Prosper Estieu

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain français de langue d'oc (Fendeille 1860 – Pamiers 1939).

Fils de paysans pauvres, il fit une carrière d'instituteur, longtemps marquée par l'idéal laïc et républicain. Ami de Fourès, il rédigea avec lui la revue Poésie moderne (1881). C'est dans le bulletin Mount-Segur (1896-1899 et 1901-1904), organe de l'école félibréenne du même nom, qu'il livre les premiers essais de la réforme graphique entreprise avec son collègue Antonin Perbosc et qui devait servir de base à l'orthographe occitane actuelle. Lié à l'Académie des jeux Floraux de Toulouse, il sera un des fondateurs de l'Escòla Occitana et de sa revue Lo Gai Saber (1919), qui contribua à propager la nouvelle graphie. L'œuvre poétique d'Estieu est abondante et d'un grand classiscisme : Lou terradou (le Terroir, 1895), Bordons pagans (Vers païens, 1899), Flors d'Occitania (Fleurs d'Occitanie, 1906), Las oras cantairas (les Heures qui chantent, 1931), Las oras luscralas (les Heures crépusculaires, 1942) regroupent essentiellement des sonnets de forme parnassienne. Ses recueils les plus connus demeurent La cançon occitane (la Chanson occitane, 1908) qui contient des odes et des sirventès patriotiques, et Lo romancero occitan (1914) qui se situe dans la veine romantique des disciples de Hugo amoureux de geste médiévale.