Pléiade pouchkinienne

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

L'histoire littéraire regroupe sous cette expression des poètes qui, sans se trouver sous l'influence directe de Pouchkine, écrivaient à une époque où son génie dominait les lettres russes. Anton Antonovitch Delvig (1798-1831), peut-être le plus connu d'entre eux, auteur d'une poésie très musicale et marquée par sa culture classique, était un camarade de lycée de Pouchkine, de même que Wilguelm Karlovitch Kioukhelbeker (1797-1844). Evgueni Abramovitch Boratynski (1800-1844) fut sans doute celui sur lequel l'influence de Pouchkine s'exerça le plus directement : sa poésie, dite « de pensée » parce qu'il réalise une fusion parfaite entre la réflexion et l'expression lyrique, est caractérisée par la hardiesse de ses idées et la force de son style : le Dernier Poète (1833-34) proclame la supériorité de la poésie sur la science. Les poètes de la pléiade offrent un registre très varié : si le sentiment élégiaque prédomine dans l'œuvre et la personnalité de Piotr Alexandrovitch Pletniov (1792-1865), Nikolaï Mikhaïlovitch Iazykov (1803-1806) célèbre au contraire les joies de la vie et de la création, du moins dans la première partie de son œuvre, avant que la maladie y fasse entendre des notes plus mélancoliques. Le prince Piotr Andreïevitch Viazemski (1792-1868), s'il ne fut pas un poète de premier ordre, joua en quelque sorte le rôle de « ciment » dans ce groupe : lié d'amitié avec chacun de ses membres, avec Pouchkine aussi, il fut un critique très avisé.