Pierre Gringore ou Pierre Gringoire

Théodore de Banville, Gringoire
Théodore de Banville, Gringoire

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Poète et auteur dramatique français (en Normandie v. 1475 – en Lorraine v. 1539).

Il ne fut pas cet artiste bohème dont Hugo et Banville ont popularisé la légende, mais un poète courtisan. On peut d'abord distinguer chez lui des œuvres morales, comme le didactique Château de Labour (1499), l'antiféministe Château d'Amour (1500), ainsi que d'autres œuvres développant une même satire morale de la société : les Folles Entreprises (1505), les Abus du monde (1509), les Fantaisies de Mère Sotte (1516), les Menus Propos (1521). On peut ajouter un recueil d'apophtegmes publié en 1527, les Notables Enseignements, adages et proverbes.

Gringore est aussi l'auteur d'opuscules politiques destinés à soutenir la politique de son protecteur, le roi Louis XII  (l'Entreprise de Venise, 1509 ; l'Obstination des Suisses, vers 1510), et de deux pamphlets contre le pape Jules II (la Chasse du cerf des cerfs, 1510 ; l'Espoir de paix, 1511). Un troisième groupe d'œuvres relève du lyrisme religieux (Heures de Notre-Dame,1525 ; Chants royaux sur les mystères, 1527) et de la polémique (le Blason des hérétiques, 1524). Mais la partie la plus importante de l'œuvre reste le théâtre : un mystère (la Vie Monseigneur sainct Louis) et les deux soties que sont le Jeu du Prince des sots (1512), satire du pape Jules II, et la Sotie nouvelle des chroniqueurs (1515), dialogue satirique à bâtons rompus, trois textes très représentatifs du théâtre profane de la pré-Renaissance.

Théodore de Banville, Gringoire
Théodore de Banville, Gringoire