Philippe Djian
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Écrivain français (Paris 1949).
Influencé par Céline et les romanciers américains, il commence par un recueil de nouvelles, 50 contre 1 (1981), qui suscitent aussitôt l'intérêt de la critique. Celle-ci s'enthousiasme encore pour Bleu comme l'enfer (1983) et Zone érogène (1984) ; 37º2 le matin (1985) est un nouveau succès, amplifié, non sans malentendus, par son adaptation cinématographique, en 1986. La même année voit également paraître un quatrième roman, Maudit Manège, où s'épanouit une langue faussement orale, plus que jamais poétique et libertaire, aussi bien présente dans Échine (1988) et Lent Dehors (1991) que dans les nouvelles de Crocodiles (1989). Jouant du couple archétypal formé par l'amour et la mort (Sotos, 1993 ; Assassins, 1994 ; Criminels, 1997 ; Sainte-Bob, 1998), l'écriture de Djian met en scène une sexualité qui, si elle trahit l'épuisement de la subversion par l'érotisme – comme le postule Jean-Jacques Pauvert à propos de Vers chez les Blancs (2000) –, coïncide avec le silence et les symboles dans la quête permanente d'une identité (Catherine Moreau), qui transparaît de nouveau dans Ardoise (2002).