Peter Handke

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain et cinéaste autrichien (Griffen, Carinthie, 1942).

Il commence sa carrière littéraire dans la revue Manuskripte (Graz). Lors de la réunion du « Groupe 47 » à Princeton en 1965, il s'en prend violemment à « l'impuissance descriptive » de ses collègues. Ce scandale fera de lui le porte-parole de la jeune génération contestataire ; mais, face au mouvement de 1968, il préfère se retirer dans la « tour d'ivoire » d'une littérature hypersensible. À ses débuts, Handke se range délibérément du côté de la littérature expérimentale : dans ses romans (les Frelons, 1966 ; le Colporteur, 1967 ; l'Angoisse du gardien de but au moment du penalty, 1970), il se réfère au « nouveau roman » ; dans ses pièces (Outrage au public, 1966 ; Gaspard, 1967 ; la Chevauchée sur le lac de Constance, 1971) ainsi que dans ses textes poétiques, l'Intérieur de l'extérieur de l'intérieur (1969), il se sert des techniques élaborées par le « groupe de Vienne ». À cette phase succède une évolution marquée par l'expérience autobiographique (voyages, lieux de séjour, dont Paris, naissance de son enfant, suicide de la mère) : en témoignent le Malheur indifférent (1972), l'Heure de la sensation vraie (1975), le Poids du monde (1977), Lent Retour (1979), Histoire d'enfant (1981), Après-midi d'un écrivain (1987), Mon année dans la baie de Personne (1994) et la pièce Par les villages (1981). Lors de la tragédie de l'ex-Yougoslavie, Handke a provoqué des polémiques politiques en prenant partie pour les Serbes.