Maria Pawlikowska Jasnorzewska

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Poétesse polonaise (Cracovie 1893 – Manchester 1945).

Petite-fille et fille de peintres célèbres – son père est Wojciech Kossak –, elle grandit dans le milieu artistique de Cracovie. Sa première plaquette de poèmes, Rêves d'amandes bleues (1922), lui vaut les louanges des poètes du groupe Skamander. Elle devient bientôt la plus reconnue des poétesses polonaises. Esprit raffiné, elle écrit des vers d'une grande subtilité où, sous une apparente légèreté, une certaine frivolité parfois, toujours sur un ton enjoué, se dessine une vision pessimiste et grave de l'existence : les Baisers (1926), l'Éventail (1927). L'érotisme qui émane de certains de ses poèmes n'est pas sans évoquer l'angoisse que suscite la nature éphémère de la chair promise à un lent vieillissement : Paris (1928), le Profil de la dame blanche (1930), la Soie sauvage (1932), l'Équipage endormi (1933), le Ballet des liserons (1935), Cristallisations (1937). Elle se réfugie en France puis en Angleterre pendant la Seconde Guerre mondiale, mais la catastrophe qui frappe la Pologne et l'Europe renforce son pessimisme et débouche sur des poèmes d'une tristesse émouvante : Roses et forêts ardentes (1940), la Colombe expiatoire (1941).