Paul-Louis Courier
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Écrivain français (Paris 1772 – Véretz, Indre-et-Loire, 1825).
Brillant helléniste, il ne trouve dans la carrière militaire que déception et aigreur et commence des traductions d'auteurs grecs dont la publication va ponctuer sa vie, notamment le Daphnis et Chloé de Longus (1810). Mais c'est surtout par ses talents de pamphlétaire qu'il va devenir célèbre. Il fait en effet de son domaine tourangeau de la Chavonnière une place forte d'où il n'aura de cesse d'harceler tout pouvoir établi : Pétition aux deux Chambres (1816), Lettre aux Messieurs de l'Académie des inscriptions et belles-lettres (1819), Lettres au rédacteur du « Censeur » (1820), Aux âmes dévotes de la paroisse de Véretz (1821), Simple Discours (1821), qui le mène en prison, le Pamphlet des pamphlets (1824), apologie du genre. Noblesse, clergé, administration, armée, nul n'échappe à son ironie mordante. Quant à son humour, il prend toute son ampleur dans ses Lettres écrites de France et d'Italie (1828). Opposant par principe, celui qui signe « Paul-Louis, vigneron » incarne avec Béranger l'esprit frondeur de la bourgeoisie libérale. Sensible à la précision de sa langue, à la finesse de ses allusions, à son sens exceptionnel du rythme, Stendhal sera un des premiers à pointer pourtant ce qui va progressivement le condamner à l'oubli, la dépendance extrême de ses écrits à un contexte historique et politique dont les ressorts échappent presque entièrement au lecteur moderne.