Opéra-Comique
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
C'est une forme de spectacle qui unit les dialogues parlés, la musique et le chant. L'origine de ce genre remonte aux spectacles des foires parisiennes Saint-Germain et Saint-Laurent, au début du xviiie siècle. L'interdiction faite aux acteurs forains (due à la malveillance de la Comédie-Française) de donner des pièces dialoguées et parlées favorisa l'essor du chant et de la danse. Lesage, Piron, Fuzelier et d'Orneval baptisèrent leurs productions « opéras-comiques ». Ce genre mixte et parfois burlesque se maintint dans sa forme primitive à peu près jusqu'en 1762, date de la fusion entre le théâtre forain et la Comédie-Italienne, qui devait prendre le nom d'Opéra-Comique en 1780. Dès lors, le genre se perfectionna sous l'action de quelques librettistes, comme Favart ou Sedaine, et de musiciens, comme Duni, Philidor (Blaise ou le Savetier, 1759), Grétry (Richard Cœur de Lion, 1784), Monsigny (le Déserteur, 1769) et Dalayrac. On observe, dès le milieu du siècle, deux tendances dans l'évolution de l'opéra-comique. Sous l'influence de l'opéra italien (cf. la querelle des Bouffons) et des partisans français de la Servante maîtresse de Pergolèse (représentée en 1752), comme Rousseau (le Devin de village), naissent des œuvres caractérisées par un ton sérieux et l'expression dramatique des sentiments qui annoncent, au-delà du mélodrame, l'opéra-comique du xixe siècle (Carmen). D'autres œuvres conservent leur légèreté burlesque, qui préfigure l'opérette d'Offenbach, de Meilhac et d'Halévy ou les vaudevilles de Labiche et de Feydeau.