Octave Mirbeau
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Écrivain français (Trévières, Calvados, 1848 – Paris 1917).
Il passe son enfance dans l'Orne (Rémalard), avant de monter à Paris et d'entrer à l'Ordre comme critique dramatique. Il servira avec la même fougue polémiste l'idéologie de droite, puis de gauche : « J'aime mieux être un lion mort qu'un chien vivant. » Ses histoires de paysans normands (Lettres de ma chaumière, 1885 ; le Calvaire, 1886) l'avaient révélé comme un naturaliste inquiétant, l'Abbé Jules (1888), histoire d'un prêtre fou, et Sébastien Roch (1890), évocation d'un collège de jésuites, le placèrent au rang des anticléricaux les plus violents. Le Jardin des supplices (1899) et le Journal d'une femme de chambre (1900) font sombrer les conventions bourgeoises mais aussi l'ensemble des codes de la civilisation dans le ridicule, l'odieux, le fétichisme. Ce scandale nihiliste se poursuivra avec les Vingt et Un Jours d'un neurasthénique (1901), Dingo (1912) et surtout son théâtre où, mis à part le Foyer (1908), écrit avec Thadée Natanson et poursuivi pour outrage aux institutions, son plus grand succès reste Les affaires sont les affaires (1903). À l'écoute de son temps, il soutint les impressionnistes ainsi que Rodin, créa le « roman de l'automobile » (la 628-E8, 1907) et défendit partout une esthétique radicalement moderne (Combats esthétiques, Combats littéraires).