Nakaue Kenji, dit Nakagami Kenji
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Écrivain japonais (Wakayama 1946 – 1992).
Né dans la région de Kumano, dans la presqu'île de Kii, au sud d'Osaka, il vint à Tokyo en 1965, et commença à publier des romans et des poèmes. Il y exerça divers métiers manuels, comme débardeur dans un aéroport. Après avoir été remarqué pour la Carte géographique de dix-neuf ans (1973), il fut le premier écrivain né après la guerre à recevoir le prix Akutagawa pour son roman le Cap (1975). Celui-ci met en scène son beau pays natal avec des personnages aux complexes liens consanguins, drame qui sera développé dans la Mer aux arbres morts (1977). Il ne cesse d'évoquer la nature privilégiée de cette région de Kumano, dont il apparaît comme le créateur moderne des récits mythiques : Kishu (1978) ; Mille ans de plaisir (1982) ; le Bout du monde, moment suprême (1983) ; Récits de Kumano (1984) ; les Ailes du soleil (1984). Le sentiment de solidarité, accompagné de la dénonciation de toute forme de discrimination (Hymne, 1990, le Mépris, 1991), s'étend, non seulement aux burakumin, ces exclus dont il témoigne de la condition, mais aussi aux autres minorités ethniques qu'il intègre dans sa création, comme les habitants de Ryukyu, les Aïnous, les Coréens et les fils d'émigrés japonais au Brésil ; il élargit sa vision jusqu'à l'Asie.