Mikhaïl Aleksandrovitch Cholokhov

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain soviétique (Kroujiline, Ukraine, 1905 – Vechenskaïa 1984).

Né dans un village cosaque du Don, où il vécut la guerre civile, il décrit les mœurs cosaques dans ses premiers récits, qui retracent dans toute leur cruauté des épisodes de la guerre civile (Steppe azurée, Récits du Don, 1926). En 1925, il entreprend le Don paisible (1928-1940), vaste fresque d'inspiration tolstoïenne, servie par un dialecte savoureux, dans laquelle il fait revivre les affrontements qui, de 1912 à 1922, ont ébranlé la communauté cosaque. Le livre fut d'abord refusé par la censure car le héros, indécis, finit par choisir le camp des blancs. Par-delà les perturbations de l'Histoire, le fleuve qui donne son titre au roman symbolise la continuité de l'existence, telle qu'elle se manifeste dans la nature. C'est la vie dans son jaillissement, et donc aussi la reproduction, l'amour, qui intéresse Cholokhov : la relation qui unit Grigori à sa femme Aksania est traitée avec force et vérité. Après Terres défrichées (1930), l'écrivain est touché par la vague de terreur de 1936-1938 (Staline choisit de l'épargner au dernier moment). La guerre, qu'il vit comme correspondant au front, lui inspire les premiers chapitres de Ils ont combattu pour la patrie (1943-1969) et la nouvelle Destinée humaine (1957). Prix Nobel en 1965, Cholokhov occupa en U.R.S.S. le sommet de la hiérarchie littéraire officielle.