Meistersinger

(maîtres chanteurs)

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Les corporations de maîtres chanteurs apparaissent en Allemagne au début du xve siècle. Nées de confréries religieuses, elles privilégient longtemps les sujets religieux, bibliques ou didactiques, et veillent à l'observation des « règles de l'art ». Codifiées dans la « tablature », celles-ci fixent la forme des poèmes et les airs correspondants. Le mouvement des artisans-poètes (Allemagne du Sud et du Centre, Autriche et Bohême) atteint son apogée vers 1500 à Nuremberg, qui compte 250 maîtres chanteurs, dont Hans Sachs et Hans Folz (1450-1515). Ce dernier est à l'origine de la réforme autorisant l'invention d'airs nouveaux, et bientôt ce sera même la condition pour obtenir le titre de « maître » (cf. Richard Wagner, les Maîtres chanteurs de Nuremberg). Les thèmes incluent désormais les sujets profanes. Le mouvement constitue une étape importante dans la formation de l'allemand comme langue écrite et dans l'histoire sociale de la littérature en Allemagne, qui devient l'affaire de la bourgeoisie des villes.