Ménandre

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Poète comique grec (Athènes 342 – id. 292 av. J.-C.).

Élève de Théophraste, il mena une vie raffinée dans sa maison du Pirée et refusa les offres des monarques égyptiens et macédoniens qui l'invitaient à leurs cours. Sur les quelques 110 pièces qu'il a écrites, des papyrus découverts au xxe siècle ont restitué le texte complet du Dyscolos (en 1959) et des extraits importants de cinq autres. L'intrigue de ces pièces en cinq actes, sans chœurs, typique de la comédie nouvelle très romanesque (exposition d'enfants, viols, enlèvements, reconnaissances), marque le triomphe de la Fortune. L'analyse des caractères et l'expression des sentiments ont une place importante. Le comique est moins satirique ou burlesque que chez Aristophane. On attribue aussi à Ménandre un millier de sentences en un vers, ou monostiques. Son œuvre a influencé Plaute, Térence, le roman grec ancien, et était appréciée de Racine, de Molière ou de Goethe. On retiendra l'Arbitrage, dont il reste environ 600 vers (un esclave et un charbonnier se disputent les bijoux d'un enfant abandonné) ; la Chevelure coupée, environ 450 vers (une jeune fille, Glycère, que l'on soupçonne à tort d'une liaison avec un jeune homme, a la chevelure rasée, en punition) ; le Dyscolos ou l'Atrabilaire, dont le personnage principal, ancêtre du Misanthrope de Molière, est un bourgeois irritable qui a fui à la campagne ; et la Samienne, dont les fragments permettent de reconstituer une intrigue compliquée (un enfant élevé en secret par une Samienne est en réalité celui du jeune Moschos et de sa fiancée Plangon).