Louis Calaferte
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Écrivain français (Turin 1928 – Dijon 1994).
Il connaît très jeune l'expérience de la misère et de la violence, dont il dresse un terrible constat dans Requiem des innocents (1952) et Septentrion (1963), œuvre censurée pour pornographie. Il s'isole alors en Bourgogne, et y écrit une « autobiographie symbolique », partagée entre récits, poèmes (Rag-Time, 1972), théâtre et écrits intimes (Satori, 1968 ; les Chemins de Sion, 1980 ; l'Or et le Plomb, 1982). Ébauche d'un autoportrait (1983) et Memento mori (1988) font vivre des personnages piégés par l'amour, la famille, la société ; l'érotisme, la cruauté et l'obscénité sont analysés finement dans Rosa mystica (1968), Épisodes de la vie des mantes religieuses (1976) et la Mécanique des femmes (1992), dans un style de plus en plus dépouillé et épuré, que l'on retrouve dans les Carnets (Étapes, Carnets VII, 1983 ; Trajectoires, Carnets VIII, 1984) et en 1993 dans C'est la guerre. Les personnages de son théâtre, où le comique affleure, incarnent les thèmes de la maladie de vivre, présents dans ses récits (Chez les Tich, 1971 ; les Mandibules, 1975 ; Trafic, 1976 ; les Derniers Devoirs, 1981 ; Tu as bien fait de venir, Paul, 1981). C'est son théâtre qui l'a fait connaître ; ses pièces ont été éditées sous les titres de Théâtre intimiste et Pièces baroques.