Ljuben Karavelov
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Écrivain bulgare (Koprivstica v. 1835 – Ruse 1879).
« Comme l'air est indispensable aux animaux de la terre, et l'eau, aux poissons, ainsi à l'homme est nécessaire, avant tout, la liberté », proclama Karavelov dans son journal la Liberté (1869). Toute son énergie, son talent d'écrivain, de publiciste, d'organisateur seront orientés vers la libération de la Bulgarie du joug turc, sa transformation d'une province ottomane en pays européen souverain et indépendant. Ses multiples voyages, ses séjours en Russie (1858-1867), en Serbie, en Roumanie le confortent dans l'idée de la nécessité d'une Fédération balkanique rassemblant la Bulgarie, la Serbie, la Roumanie et la Grèce. À Bucarest, Karavelov devient le président du Comité central révolutionnaire bulgare et pendant cinq ans sera, avec H. Botev, le cerveau et le cœur de l'émigration bulgare. Les nombreux récits, nouvelles, articles, feuilletons, poèmes de Karavelov, publiés dans la presse russe, serbe, roumaine, familiarisent le public avec la situation dramatique du peuple bulgare : la plupart ont aujourd'hui une valeur de témoignage, mais certains comme les Bulgares du temps jadis (1867) ou Enfant gâté (1875), n'ont rien perdu de leur saveur, grâce au tendre humour de Karavelov et à son art de recréer le climat de la petite ville bulgare du siècle dernier.