Li Feigan, dit Ba Jin
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Écrivain chinois (Chengdu 1904-Shanghai 2005).
Issu d'une riche famille mandarinale, il se passionne pour les anarchistes russes : il choisit son pseudonyme par admiration pour Ba(kounine) et (Kropot)kine. Son premier roman, Destruction (1927), écrit en France, connaît un grand succès. Entre 1927 et 1946, il compose 19 romans, 13 recueils de nouvelles et 3 volumes d'essais, de récits autobiographiques et de notes de voyages. Pour lui, la littérature est un moyen de comprendre le monde, une arme au service du progrès. Après 1949, il se tait, se contente de fonctions officielles ; il subit avec courage de cruelles persécutions pendant la Révolution culturelle, est réhabilité après la fin de celle-ci. Proposé pour le Nobel en 1975, il écrit encore quelques essais (Au Fil de la pensée, 1980) et succède (1981) à Mao Dun à la tête de l'Association des écrivains chinois. Les romans de Ba Jin se répartissent en deux trilogies : le Brouillard (1931), la Pluie (1932) et les Éclairs (1934) forment la Trilogie de l'amour ; Famille (1931), Printemps (1938) et Automne (1939) forment celle du torrent. Les deux séries traitent du dilemme posé à la jeunesse intellectuelle chinoise des années 1920-1930 : tradition ou modernisme ? Amour ou révolution ? Chaque héros le résout à sa manière. Famille, au caractère autobiographique très accentué, compte parmi les grands romans chinois du xxe siècle. Très différents sont les deux derniers récits : le Jardin du repos (1944), méditation sur l'apparence et la réalité des êtres, et Nuit glacée (1946), cri de solitude et de désespoir.