Robert Lafont

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain français d'expression française et occitane (Nîmes 1923).

Universitaire, spécialiste de linguistique, il a été, après 1952, le chef de file de l'occitanisme politique de gauche. Son œuvre est considérable et d'une grande diversité. Poète (Paroles au vieux silence, 1945 ; Dire, 1957 ; l'Heure, 1963 ; Air libre, 1974), il a placé la parole occitane dans une modernité militante. Romancier, il s'inscrit dans un présent qui rompt avec la tradition de la littérature d'oc par un refus du lyrisme et du pittoresque et par une inspiration délibérément existentialiste et littéraire : la Vie de Jean Larsignac (1951), les Chemins de la sève (1965), l'Icône dans l'Île (1971), l'Enclos (1992). Son œuvre théâtrale (la Louve, 1959 ; les Ventres noirs, 1967 ; Théâtre clos, 1969 ; les Grelots, 1977) se prête aux grandes fresques et aux mises en scène spectaculaires. Il est aussi l'auteur d'une Nouvelle Histoire de la littérature occitane (1970), d'études littéraires (son Mistral ou l'illusion paru en 1954 provoqua bien des polémiques), de nouvelles, d'ouvrages de linguistique et a fondé plusieurs revues. Par sa création littéraire aux multiples facettes et son action militante, R. Lafont a profondément influencé plusieurs générations d'occitanistes.