Joseph McElroy

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain américain (Brooklyn, New York, 1930).

Les romans de McElroy (notamment Bible d'un contrebandier,1968 ; Plus, 1977 ; Femmes et hommes, 1987 ; Une lettre qu'on m'a laissée, 1988) explorent les implications des ressemblances entre le comportement humain et celui des électrons : le flot des automobiles dans la ville, le sang dans les veines, la circulation de l'information dans les circuits de l'ordinateur, etc. Le premier roman est caractérisé par une narration discontinue où le rapport entre ce qui est dit et les modalités du dire est constamment problématisé. Plus, qui met en scène un personnage à la manière d'Asimov, cerveau désincarné et réimplanté, ange artificiel, développe la théorie d'une force gagnant en puissance par le camouflage, avatar des ruses de la conscience malhonnête. Suivant les préceptes de Gide de « ne jamais profiter de l'élan acquis », McElroy construit une œuvre exigeante, marquée par le double refus de confondre langage et vie et de laisser la vie s'écouler sans le témoignage des mots. Il est en ce sens une figure majeure du roman américain contemporain.