Ji Yun

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain chinois (1724 – 1805).

Descendant d'une famille aristocratique, il occupe une place de premier plan dans l'histoire des lettres des Qing (1644-1911). Haut fonctionnaire, rédacteur en chef pendant treize années de la gigantesque encyclopédie (Siku quanshu) qui marqua la vie intellectuelle de son siècle, il s'éteignit à l'âge de 82 ans en laissant une œuvre personnelle immense dépassant largement le champ littéraire. Doué d'une curiosité que rien, pas même les rudesses d'un exil temporaire au Turkestan chinois, ne parvint à tarir, il prit goût, sa vie durant, à recueillir quantité d'anecdotes touchant les mœurs de ses contemporains. Ces « notes prises au fil du pinceau » (biji) couchées dans une langue classique directe, sans apprêt – mirabilia aussi surprenants les uns que les autres, faits rares et inexpliqués, récits mettant en scène esprits et démons –, furent réunies et publiées à partir de 1789 en cinq volumes sous le titre de Notes de la chaumière des perceptions subtiles. Sous cette forme, l'ouvrage constitue un ensemble impressionnant de quelque mille deux cents histoires, dont à peine une moitié présente un caractère narratif. Il ne doit son relatif oubli qu'à la confrontation avec le chef-d'œuvre incontesté de ce type de littérature, le Liaozhai zhiyi (Chroniques de l'étrange) de Pu Songling (1640-1715).