Jacques Lefèvre d'Étaples
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Théologien et humaniste français (Étaples v. 1450 – Nérac 1536).
Professeur de théologie au collège Cardinal-Lemoine, il rencontre à Florence (1491-1492) Pic de La Mirandole et Ficin. De retour en France, il publie Aristote, les Livres hermétiques, le pseudo-Denys et Raymond Lulle. En 1512, il traduit et commente les Épîtres de saint Paul et, en 1514, publie l'œuvre de Nicolas de Cuse. En 1521, à Meaux, il devient la tête pensante d'un important cénacle d'humanistes évangéliques. En 1522, dans ses Commentarii initiatorii in quatuor Evangelia, il demande aux évêques de rétablir l'Église primitive, affirmant que la foi seule peut valoir le salut. Poursuivi en 1525 par le parlement de Paris qui profite de la captivité du roi, il se réfugie à Strasbourg. Rappelé à Paris l'année suivante par François Ier, il se voit confier le préceptorat des enfants royaux. En 1530 paraît sa traduction française de l'Ancien Testament. Marguerite de Navarre l'appelle à Nérac, où il passe les dernières années de sa vie. Il reçoit la visite de Calvin en 1533. Père de l'humanisme français, Lefèvre d'Étaples en incarne l'érudition philologique (c'est lui qui introduit en France les principes de la critique scientifique des textes bibliques et gréco-latins) et l'esprit évangélique. Plus particulière est la place tenue dans sa philosophie par un mysticisme inspiré des néoplatoniciens et de Nicolas de Cuse, dont la doctrine de la « docte ignorance » l'incite à compléter sa philosophie rationnelle par une mystique de l'amour divin.