Jacques Davy du Perron
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Cardinal et écrivain français (Saint-Lô 1556 – Paris 1618).
Né dans une famille protestante, il reçoit une éducation humaniste poussée (latin, grec, hébreu). Introduit à la Cour en 1576, il devient le lecteur d'Henri III. Converti au catholicisme, il devient prêtre, évêque d'Évreux (1591), cardinal (1604), puis grand aumônier de France. Pour n'être pas de premier plan, son rôle littéraire n'est pas pour autant négligeable. Deux éditions collectives de ses œuvres parurent en 1622 et 1629. Elles comprennent d'abord un volet poétique constitué de traductions (Horace, Virgile, les Psaumes) et de compositions personnelles profanes comme religieuses. Ensuite, un volet critique, représenté par les Perroniana, collection de jugements et de commentaires sur la poésie du temps. Un volet oratoire, enfin, spécifiquement lié à sa carrière d'homme d'Église. À l'exception, en effet, de quelques discours profanes (tel l'Éloge de Ronsard prononcé en 1586 au collège Boncourt en présence de toute la Cour), ce troisième volet est essentiellement constitué d'opuscules théologiques et de sermons. Du Perron joua un rôle de premier plan dans le mouvement de la Contre-Réforme. Le plus célèbre débat auquel il prit part fut celui qu'il engagea en mars 1600, devant la Cour et le roi lui-même, avec l'écrivain protestant Duplessis-Mornay. D'une manière générale, son œuvre est marquée par l'esthétique baroque : faconde, emphase, goût des citations et des digressions.