Viatcheslav Ivanovitch Ivanov

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Philosophe, philologue et écrivain russe (Moscou 1866 – Rome 1949).

Élevé, après la mort de son père, par une mère mystique, Ivanov fut toujours imprégné du sentiment religieux, dont le renouveau joua un rôle si important dans les lettres russes au tournant des xixe et xxe siècles. Personnalité éminente du symbolisme, il fut aussi un érudit hors pair : ayant acquis une formation classique solide en Allemagne, il eut à cœur d'explorer « l'âme hellénique » : il s'est particulièrement intéressé au culte de Dionysos, auquel il a consacré une thèse importante. Dans les Étoiles pilotes, son premier volume de vers (1903), Transparence (1904), Eros (1907) et Cor ardens (1909), Ivanov révèle une virtuosité technique, mais aussi un univers chargé de réminiscences antiques, une langue riche en archaïsmes et en subtilités grammaticales, qui font de ces recueils des œuvres importantes du symbolisme. Dans son appartement (la « tour ») de Saint-Pétersbourg, il joua le rôle de maître spirituel pour plusieurs générations de jeunes poètes, pas seulement symbolistes. La révolution lui apparaît comme le triomphe du matérialisme. Il émigre en 1924, pour « mourir à Rome ».