Isaac Lang, dit Yvan Goll
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Écrivain français (Saint-Dié 1891 – Paris 1950).
D'origine alsacienne, il fut un militant pacifiste, aux côtés de R. Rolland (Requiem pour les morts d'Europe, 1916), et il se fit, par ses traductions de l'allemand, l'intermédiaire des poètes nouveaux (les Cinq Continents, 1922) et fonda aux États-Unis la revue Hémisphère (1943-1945). Épigone d'Apollinaire par son théâtre d'accent expressionniste (Mathusalem, 1923), ses romans lyriques (Sodome et Berlin, 1929), sa revue Surréalisme (1924), il se veut le Nouvel Orphée (1923) confirmé par ses Poèmes d'amour (1925), ses Chansons malaises (1934) et les vers de Traumkraut (1951, 1973) hantés par l'approche de la mort. Authentique poète juif dans ses refus (Noémi) comme dans sa quête mystique (Neila), son cycle inachevé de Jean sans terre (1930-1949) recrée le mythe du Juif errant comme symbole de la condition humaine. – Sa femme, Claire Goll (1890-1977), qui publia en Allemagne des poèmes expressionnistes (Mitwelt, 1918 ; Lyrische Filme, 1922) et participa, avec Yvan, aux Poèmes de la vie et de la mort (1926), a laissé un témoignage amer sur une vie de collaboratrice (À la poursuite du vent, 1976).