Iouri Karlovitch Olecha

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain russe (Elisavetgrad 1899 – Moscou 1960).

Fils de nobles ruinés, il poursuivit à Moscou (à partir de 1922) une carrière de journaliste entamée à Odessa. En 1924, il écrit un livre pour enfants, lesTrois Gros, qui utilise la structure traditionnelle et le manichéisme du conte pour mettre en scène une révolution au cours de laquelle le régime despotique des « trois gros » est renversé par « le peuple ». Mais le genre du conte a alors très mauvaise presse, et il lui faut attendre 1928, et le succès de son roman l'Envie (1927), pour le publier. L'Envie aborde le problème de la place de l'individu, plus particulièrement des membres de l'ancienne intelligentsia, dans la nouvelle société. La narration se fait à travers le regard d'un jeune homme rêveur, enclin à une perception poétique du monde, qui a été recueilli par André Babitchev, incarnation de l'homme nouveau, dont il envie la force physique et morale et qu'il ne cesse d'observer, pour percer à jour son mystère car ce matérialisme triomphant lui semble lourd de contradictions. Le procédé narratif ainsi que l'actualité des problèmes soulevés firent le succès du roman. Cependant, la vie littéraire soviétique prenait un nouveau tournant auquel Oliecha tenta de s'adapter (son discours au premier Congrès de l'Union des écrivains en 1934 est une autocritique en règle), mais en vain. En 1965 cependant paraîtra un ouvrage posthume, Pas de jour sans une ligne, ensemble de souvenirs et de réflexions, où il consacre des pages magnifiques à sa jeunesse près d'Odessa.