Iouriï Valentinovitch Trifonov
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Écrivain russe (Moscou 1925 – id. 1981).
Fils d'un révolutionnaire professionnel, il fut ajusteur. Son premier roman, les Étudiants (1950), connut un très grand succès, sans doute parce que les lecteurs s'y reconnurent. Avec la Soif étanchée (1963), récit sur l'industrialisation du Turkestan, il donne à la fois un roman de production et une œuvre caractéristique du dégel, expression d'une soif de justice et de l'attention que l'écrivain porte à l'Histoire – présente aussi dans deux récits consacrés à son père, le Reflet du bûcher (1965) et le Vieux (1980), ou dans Temps et Lieu (1980). Dans les années 1960, il compose un cycle de romans qui inaugure le genre dit « moscovite » ou « urbain », dont le plus connu est la Maison sur le quai (1976) : derrière les descriptions de la vie quotidienne, la peinture cruelle et lucide d'une intelligentsia installée, égoïste, et prête à tous les compromis, il livre une réflexion sur le sens de l'existence.