Hori Tatsuo

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain japonais (Tokyo 1904 – id. 1953).

Il fit des études de littérature japonaise à l'Université de Tokyo, et fonda, en 1926 avec Nakano Shigeharu, la revue Roba (l'âne). Profondément marqué par le suicide de son maître Akutagawa (1927), il eut à repenser son influence et à prendre ses distances vis-à-vis de lui. Traducteur de Cocteau et d'Apollinaire, il se familiarisa également avec Stendhal, Mauriac, Radiguet, et plus tard Gide, Proust et Rilke. Il s'orienta ainsi vers un roman de pure fiction, rejetant le courant japonais ambiant du roman autobiographique, de même que le lien entre la littérature et la politique. Cela ne l'empêche cependant pas de faire revivre ses expériences vécues : la relation qu'il noua avec l'amante de son maître Akutagawa et sa fille à Karuizawa se cristallise dans les drames psychologiques de fiction comme la Fausse Peinture de Rubens (1927) et surtout la Sainte Famille (1930). Tuberculeux depuis 1930, il fut contraint à de longues cures en montagne jusqu'à sa mort à 49 ans. La rencontre de sa fiancée au sanatorium et sa mort constituent le thème de Un beau village (1933) et se retrouve au cœur de le Vent se lève (1936-1938). Dans son Naoko (1941), où se fait sentir l'influence de Thérèse Desqueyroux de Mauriac, réapparaît le thème de l'amour et de la mort. Il écrivit aussi des romans inspirés des classiques japonais (Journal de Kagero, 1937 ; Arano, 1941), ainsi qu'un recueil de récits de voyage (Dans les sentiers de Yamato, et de Shinano, 1943). Sa présence à Karuizawa durant les dernières années de la guerre eut une grande influence sur de jeunes auteurs, dont Nakamura Shinichiro et Fukunaga Takehiko.