José María de Heredia

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Poète cubain (Santiago de Cuba 1803 – Toluca, Mexique, 1839).

Cousin du parnassien français du même nom, il a laissé une œuvre littéraire de première importance. Auteur dramatique, il imite Crébillon, Voltaire, Alfieri, et Chénier dans Tibère (1827). Critique, il publie plusieurs essais sur Byron et sur le roman historique. Journaliste, il collabore toute sa vie à de très nombreuses publications, auxquelles il donne des chroniques élégantes. Mais c'est surtout comme poète qu'il mérite sa gloire. La première édition de ses poésies à New York (Poésies, 1825) lui apporte une renommée immédiate en Europe. Elle révèle un tempérament lyrique peu commun et une technique parfaite, surtout les poèmes regroupés sous les titres de Philosophiques et de Divers. La nostalgie qui y domine donne à ses vers de forme classique la couleur du romantisme à venir : son sentiment de la nature, son cosmopolitisme, sa grande familiarité avec les œuvres d'Ossian, de Goethe, de Byron ou de Lamartine, dont il fut le traducteur, tout en effet aurait dû faire de lui la grande figure romantique du continent. Il reste surtout célèbre pour trois odes à la nature : Dans le temple de Cholula (1820), qui rappelle les Méditations de Lamartine et où un coucher de soleil sur le temple antique forme le support d'une réflexion sur l'homme ; Une tempête (1822), évocation d'une tempête tropicale ; El Niagara (1824), où la cataracte nord-américaine nourrit une méditation tourmentée.