Frédéric Van Ermengem, dit Franz Hellens

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain belge de langue française (Bruxelles 1881 – id. 1972).

Son œuvre est marquée par la découverte des Réalités fantastiques (recueil de nouvelles, 1923) ou du Fantastique réel (1967), étroite imbrication de la réalité et de l'onirisme. En 1920, il fonde la revue Signaux de France et de Belgique, qui deviendra le Disque vert et œuvrera pour le renforcement des liens entre écrivains français et belges. Mélusine (1920) fait du rêve la base même du récit : rencontres du narrateur avec la fée Mélusine, agencées selon une logique onirique, pré-surréaliste. Le roman fait place à des thèmes comme la vitesse ou le machinisme. C'est avec des récits nés d'une autobiographie transmuée en rêve et en poésie qu'Hellens trouve son originalité. D'En écoutant le bruit de mes talons (1920) aux Mémoires d'Elseneur (1954), en passant par la trilogie le Naïf (1926), les Filles du désir (1930) et Frédéric (1935), puis par Naître et Mourir (1948) et l'Homme de soixante ans (1951), s'explorent et s'approfondissent les multiples strates d'un univers marqué par l'impossible et nécessaire conciliation de la part divine et de la part démoniaque qui coexistent dans chaque individu. Ce thème essentiel structure aussi le roman Moreldieu (1946), réflexion passionnée sur la volonté de puissance. Essayiste, Hellens scrute la Poétique des éléments et des mythes (1966), médite sur la mémoire et l'art et commente son itinéraire voué au rêve et à la littérature (Documents secrets, 1958).