Juan Goytisolo

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain espagnol (Barcelone 1931 – Marrakech 2017).

Le plus marquant des membres de la « génération du demi-siècle », il est hanté par le destin de son pays. Ses romans (Jeux de mains, 1954 ; Deuil au paradis, 1955 ; Chronique d'une île, 1961 ; Juan sans terre, 1975), ses nouvelles, ses récits de voyage (Terres de Níjar, 1960) évoquent le désarroi d'une génération aux prises avec les multiples formes d'oppression qu'il définit dans ses essais (Dissidences, 1977) et qui le font accuser d'« hispanicide ». Il poursuit une quête pathétique de sa personnalité et de celle de l'Espagne dans des œuvres qui font de lui le maître du « nouveau roman » dans son pays. Inspirée par le roman américain des années 1950 (notamment Truman Capote) et le Nouveau Roman français, sa technique narrative, ambitieuse, marque un tournant capital dans l'histoire du genre romanesque en Espagne (Pièces d'identité, 1966 ; Don Julián, 1970 ; Makbara, 1980 ; Paysages après la bataille, 1982 ; Chasse gardée, 1985 ; les Royaumes déchirés, 1986 ; les Vertus de l'oiseau solitaire, 1988 ; l'Arbre de la littérature, 1977-1990). Il a récemment publié Trois Semaines en ce jardin (1997) et un récit de guerre, Paysage sur fond de Tchétchénie (1996).