Georges Perros

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Poète français (Paris 1923 - Douarnenez 1978).

Comme Follain, c'est un poète attentif à la vie quotidienne banale. Le titre Une vie ordinaire (1967) rend justice à cet espace de temps, traversé de notations brèves. La vie de ce Breton acteur de formation est donnée au théâtre, à la musique (jusque en ses vers), à l'amitié, à laquelle, plus qu'à l'amour, il voue un culte exigeant. Rétif par tempérament aux intrigues du monde littéraire autant qu'aux hyperboles lyriques, il se soucie d'abord de dire vrai. Remarquées, ses notes de lecture sont à la base de ses Papiers collés, qui connaîtront plusieurs tomes (1960-1973, 1978). À côté de Poèmes bleus (1962), Perros y définit presque un genre propre, très personnel, reflet d'une curiosité aimante autant que de coups de gueules. S'il ne s'embarrasse pas de la métrique et des formes traditionnelles, il pratique une musique fine de phrasé, où l'octosyllabe, par un jeu subtil d'accents, se laisse lire. Poésie et éthique se croisent dans une « poéthique ». Il donne son « Ken avo » (au revoir en breton) à la suite d'une maladie qui le prive de la parole. Il est l'auteur d'une volumineuse correspondance (Paulhan, Grenier, Butor). Ses lettres avec B. Parain et C.-G. Bjurström paraissent en 1999.