Gavriil Romanovitch Derjavine
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Poète russe (Kazan 1743 – Zvanka, vers Novgorod, 1816).
Ses premiers vers, influencés par Lomonossov et Soumarokov, lui valurent un certain renom, mais il connut le triomphe avec son ode à Catherine II, mi-louangeuse mi-satirique, Felitsa (1783). Ses odes constituent des méditations philosophiques sur la mort (Ode sur la mort du prince Mechtcherski, 1779), l'instabilité des destinées humaines (la Cascade, 1791-1794), le sentiment religieux (Dieu, 1784). Ces pièces de circonstance sont néanmoins originales en ce qu'elles reflètent le tempérament du poète, dont le lyrisme personnel trouve son épanouissement pendant sa période anacréontique : lassé de ses fonctions officielles, il se retire dans sa propriété et chante, à la manière d'Horace, les charmes de la vie dans l'Invitation à dîner (1795), l'Éloge de la vie à la campagne (1798) ou la Vie à Zvanka (1807). Derjavine fut un novateur en ce qu'il apporta au classicisme la touche de sentiment et de réalisme qui le rendit familier au lecteur russe.