Gao Xingjian

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Auteur chinois naturalisé français (né en 1940).

Dramaturge, poète, romancier, peintre, essayiste, ce créateur protéiforme a fait à Pékin des études de français d'un haut niveau, et traduit Beckett et Ionesco. Envoyé en camp de rééducation pendant la Révolution culturelle, il doit détruire ses premiers manuscrits (romans et théâtre). Il publie en 1981 son Premier Essai sur l'art du roman moderne, qui déclenche une violente polémique sur le réalisme et le modernisme. Ses pièces (le Signal d'alarme, 1982 ; l'Arrêt d'autobus, 1983 ; l'Homme sauvage, 1985) attirent à nouveau sur lui les foudres du pouvoir. Après le massacre de Tian'anmen (juin 1989), il s'installe définitivement en France avec le statut de réfugié politique. Son maître livre, la Montagne de l'âme (d'abord publié à Taïwan, 1990), constitue une œuvre unique dans le paysage littéraire chinois contemporain : le « courant de langage », dont il se veut l'inventeur, lui permet de fondre, dans cette œuvre, les récits de voyage, les bribes d'histoires, les notes au fil du pinceau, la théorie, les fables, le monologue intérieur renouvelé. Il se voit couronné par le prix Nobel de littérature en 2000.