Farid al-Din Muhammad ibn Ibrahim Attar

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Poète persan (Nichapour v. 1119 – v. 1190 ou v. 1220).

Il pratiqua la pharmacie, d'où son surnom de 'Attar, « le droguiste ». S'il ne fit jamais partie d'une congrégation soufie, il fut le disciple du kubrawi Majd al-din Baghdadi et se passionna pour la vie des saints de l'islam. Il est l'auteur d'un Divan lyrique, d'un recueil hagiographique, le Mémorial des saints et de nombreux mathnavis (poèmes longs), tels que le Langage des oiseaux, le Livre Divin, le Livre de l'épreuve, le Livre des secrets. Sa poésie exprime la quête spirituelle conduisant à l'union mystique avec Dieu. L'œuvre majeure de 'Attar reste le Manteq al-Teyr (le Colloque des oiseaux) : c'est l'itinéraire allégorique d'une multitude d'oiseaux guidés par la Huppe (le maître spirituel) à la recherche du Simorgh (l'oiseau de paradis = Allah). Trente oiseaux seulement survivront. Parvenus devant Simorgh, après une pérégrination à travers les sept Vallées (les étapes du cheminement mystique), ils s'aperçoivent que l'objet de leur recherche se trouve en eux-mêmes (notons qu'en persan si-morgh signifie aussi trente oiseaux). Révélateur de la sensibilité iranienne, s'exprimant à travers l'allégorie, le symbole et le conte, 'Attar témoigne de l'équilibre parfait, qu'il fut le premier à réaliser, entre la métaphysique musulmane et le génie poétique persan.