Roland Dubillard

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Acteur et auteur dramatique français (Paris 1923 - Vert-le-Grand, Essonne, 2011).

Étudiant en philosophie, il écrit des pièces de théâtre pour des étudiants amateurs, puis, influencé par Vian, Tardieu, Ionesco, il monte un numéro radiophonique de duettistes, « Grégoire et Amédée » (1953). Ces sketches, regroupés dans les Diablogues (1974), abordent tous les sujet dans un esprit de « nonsens » délirant. Souvent acteur et metteur en scène de ses propres œuvres, il entreprend d'animer l'« espace du dedans » (Naïves Hirondelles, 1961, pièce applaudie aussi bien par les virtuoses du comique traditionnel comme André Roussin que par les représentants du théâtre de l'absurde ; la Maison d'os, 1962) et préside à l'agonie de l'intrigue (le Jardin aux betteraves, 1969 ; Où boivent les vaches, 1972 ; le Bain de vapeur, 1976) dans une sorte d'entraînement fou vers la destruction iconoclaste de tout art reconnu. Cependant, les nouvelles d'Olga ma vache (1974) content un amour malaisé mais troublant qui lui vaut le grand prix de l'Humour noir. Dans Je dirai que je suis tombé (1966), il se révèle poète, sur le thème du vertige où nous jettent les lois physiques, sans parler des morales (Méditation sur la difficulté d'être en bronze, 1973). L'incarnation est décidément, pour ce « grotesque », une passe difficile, même s'il entreprend d'aborder le monde avec une Boîte à outils (1985). En 1989, il publie les Nouveaux Diablogues. En 1998 paraît Carnet en marge.