John Barth

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain américain (Cambridge, Maryland, 1930).

Son œuvre romanesque compose un labyrinthe parodique et une variation permanente sur le thème de l'absurdité humaine : l'Opéra flottant (1956), où un homme revoit sa vie en songeant au suicide qu'il ne commettra pas ; la Fin de la route (1958), traité de l'impossibilité de choisir ; le Facteur Sot-Weed (1960), imitation, à propos du Maryland colonial, des récits picaresques ; l'Enfant-Bouc (1966), point de vue quasi animal sur le monde moderne d'un homme élevé parmi des chèvres. Chimère (1972) joue de l'allégorie et du mythe pour établir une problématique de la représentation romanesque, tandis que Perdu dans le labyrinthe (1968) réunit des nouvelles expérimentales. La prolixité de l'ensemble de l'œuvre (Barth avoue que son talent consiste à « rendre les choses simples complexes »), l'humour mis dans les références à l'Antiquité, aux croyances païennes, aux problèmes du langage, l'attrait pour l'illusion, attestent une aptitude au jeu, mais aussi à faire de ce jeu une occasion « de peur et de perplexité » (Sabbatique, un roman, 1982).