Attila József
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Poète hongrois (Budapest 1905 – Balatonszárszó 1937).
Malgré une enfance misérable, il parvient à terminer ses études secondaires, publie un premier recueil (le Mendiant de la beauté, 1922) et s'inscrit à l'université de Szeged, mais, découragé par l'hostilité d'un de ses professeurs indigné par le « cynisme » de l'un de ses poèmes, il s'exile d'abord à Vienne, puis à Paris. Rentré en Hongrie, il se fait remarquer par son recueil Je n'ai ni père ni mère (1928). Militant du parti communiste clandestin, rédacteur de la revue Szép Szó (Arguments), auteur de plusieurs grands poèmes d'inspiration marxiste, il voit interdire par la censure son recueil Nuit des faubourgs (1931). Déçu, humilié, incapable de trouver du travail, József mène une existence de plus en plus précaire, sombre dans le désespoir et finit par se jeter sous un train de marchandises. Ses derniers vers rassemblés dans Danse de l'ours (1936) et Cela fait très mal (1937) unissent l'inspiration philosophique (Prise de conscience) et révolutionnaire (Sur le pourtour de la ville) au lyrisme amoureux (Ode), réalisant la synthèse des audaces surréalistes et de la tradition folklorique hongroise. József est également l'auteur de plusieurs essais consacrés à des problèmes philosophiques et esthétiques, qui, comme certains de ses grands poèmes, cherchent à concilier le marxisme avec l'enseignement de Sigmund Freud, pour qui il avait la plus vive admiration.