Arthur Koestler
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Écrivain anglais d'origine hongroise (Budapest 1905 – Londres 1983).
Tenté très tôt par l'ailleurs et l'exil, il visite la Palestine (1926). Membre du parti communiste allemand (1931-1938), révolté par les procès de Moscou, il combat en Espagne, est interné en France (1939-1940), s'évade, s'engage dans la Légion, puis gagne l'Angleterre. Son témoignage sur la retombée du grand espoir européen lui vaudra d'être la cible des staliniens. Dans le Zéro et l'Infini (1940), Koestler explore les différentes variétés psychologiques du communisme soviétique, à travers le personnage d'un idéaliste contraint à s'accuser de crimes imaginaires « pour la cause ». Sa réflexion sur les pièges de la politique s'amplifie en une critique des ambitions faustiennes de la science. Un testament espagnol (1938), le Yogi et le Commissaire (1945), la Tour d'Ezra (1946), les Somnambules (1959), le Lotus et le Robot (1960), l'Acte de création (1964), le Cri d'Archimède (1965), le Spectre dans la machine (1967), les Racines du hasard (1972), Janus (1978) maintiennent le cap sur une universalité humaniste, antidogmatique, qu'inspirent l'horreur du siècle, le goût de la liberté, l'intuition des zones que ni la science, ni la philosophie, ni la politique n'osent encore explorer. Arthur Koestler est aussi un auteur fasciné par les phénomènes de la créativité scientifique et artistique, qu'il met en parallèle dans son dernier livre autobiographique, Quête de l'absolu (1981).