Arnoul Gréban

Arnoul Gréban, Mystère de la Passion
Arnoul Gréban, Mystère de la Passion

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Auteur dramatique français (vers 1425 – v. 1495).

Maître de chapelle de Notre-Dame de Paris, il demeura auprès du comte de Maine, jusqu'à la mort de ce dernier, avant de se rendre en Italie. Il est l'auteur d'un Mystère de la Passion en quatre journées, de plus de 34 000 vers. L'œuvre a pour intention de montrer – c'est une démonstrance – le mystère fondamental de la religion : Dieu incarné. La trame des Évangiles sert à établir la thématique du spectacle, mais en la situant dans le décor concret de la vie de tous les jours, d'où une représentation que l'on a pu comparer aux tableaux de la peinture flamande. Le jeu implique une participation affective intense de la part du public, rassemblé autour de l'espace théâtral. La réflexion théologique de l'auteur, guidée par la pensée de Thomas d'Aquin, se manifeste notamment dans le conflit entre Justice, Vérité, Miséricorde et Paix. Arnoul collabora sans doute avec son frère Simon Gréban, entre 1460 et 1470, au Mystère des Actes des Apôtres, remanié par la suite par Jean du Périer. Ce mystère de 61 908 vers, composé pour René d'Anjou, évoque, avec pour toile de fond l'Empire romain et à travers 494 personnages, la prédication et le martyre des Apôtres, du dimanche de la Pentecôte au suicide de Néron. Il fut encore représenté à Bourges (1536) et à Paris (1538, 1540, 1541), et les critiques qui se manifestèrent à cette occasion contre le théâtre religieux furent à l'origine de l'interdiction de ce genre de spectacle.

Arnoul Gréban, Mystère de la Passion
Arnoul Gréban, Mystère de la Passion