Apologistes

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

On appelle Pères Apologistes les écrivains chrétiens de langue grecque contemporains des persécutions, qui ont défendu leur foi ou la vie de leurs coreligionnaires en adressant aux autorités impériales ou au public païen des ouvrages faisant l'apologie de la doctrine et de la vie chrétiennes, réfutant le paganisme et, éventuellement, attaquant sa culture ou dénonçant ses mœurs. La première Apologie conservée est celle d'Aristide, présentée à l'empereur Hadrien vers 125. Saint Justin (martyrisé vers 165) appartient à la seconde génération des Apologistes ; il adressa son ouvrage à l'empereur Antonin entre 150 et 160, à l'occasion d'une nouvelle vague de persécution. La troisième génération se situe sous Marc Aurèle : vers 177, la Supplique d'Athénagore réfute les trois accusations portées contre les chrétiens (athéisme, cannibalisme, inceste) et réclame de l'empereur une loi destinée à les protéger. À peine postérieur, l'Ad Graecos de Tatien, un disciple de Justin, est un violent pamphlet contre la culture grecque. Les trois livres À Autolykos de l'évêque d'Antioche Théophile, rapportant la discussion engagée avec un païen, traduisent un climat plus serein, celui du règne de Commode. L'écrit anonyme À Diognète clôt la période ; considéré comme « la perle de l'apologétique chrétienne », il séduit par son élégance et l'art avec lequel il utilise les ressources de la rhétorique pour développer des thèmes devenus traditionnels.