Andreas Calvos
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Poète grec (Zante 1792 – Keddington, Grande-Bretagne, 1869).
Après des études à Livourne, Calvos rencontra à Florence, dans sa vingtième année, le poète italien Ugo Foscolo dont il fut le disciple et le secrétaire. Il l'accompagna en Suisse, puis à Londres, où les deux hommes se brouillèrent (1817). Calvos quitta l'Angleterre (1820) pour l'Italie, puis la Suisse. C'est à Genève qu'il publia, en 1824, la Lyre, que suivirent les Odes nouvelles, publiées en 1826 à Paris, et aussitôt traduites en français. En 1826, Calvos vint s'installer à Corfou, où il vécut jusqu'en 1852. Il repartit ensuite en Angleterre, où il resta jusqu'à sa mort, en 1869. Son œuvre poétique se limite à vingt odes d'inspiration patriotique, dont la publication est suivie d'un silence de près de quarante-trois ans. L'échec du poète tient à une inadéquation entre une inspiration élevée et une expression souvent étrange : Calvos, contemporain de Solomos, semble dépourvu du sens de la langue de son compatriote. S'inspirant de la prosodie antique, il brise le vers de quinze syllabes en deux hémistiches et supprime la rime, tandis que son vocabulaire mêle termes anciens et modernes, savants comme populaires, en un ensemble hétérogène. Certaines images sont fulgurantes, mais se trouvent noyées dans une trame néoclassique qui donne à l'intensité poétique un caractère fragmentaire : c'est ce que Séféris appelle les « intermittences » de Calvos, et qui constitue la limite de son œuvre inspirée.