Alfred Bester
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Écrivain américain (New York 1913 – Doylestown, Pennsylvanie, 1987).
Avec seulement trois romans et quelques dizaines de nouvelles, il occupe une place quasi légendaire dans le panthéon de la science-fiction, suscitant l'admiration des tenants de l'âge d'or comme des partisans de la Nouvelle Vague. La majorité de ses nouvelles et les deux romans qui ont fait sa renommée (l'Homme démoli, 1953 ; Terminus les étoiles, 1956), en mobilisant les concepts de la psychanalyse, montrent l'homme cherchant à faire reculer les limites de son esprit et les conséquences sociopolitiques de ses nouveaux pouvoirs psychiques. Ses récits renvoient à un arrière-plan politique issu des soubresauts de la première moitié du xxe s. et soulignent la supériorité de la démocratie sur toutes les formes du totalitarisme. Mais Bester enrichit son approche de la société de ses composantes psychologique, familiale, psychopathologique, économique, voire cosmique, exhibant ainsi, par cette dispersion des lieux du conflit, une vision en raccourci, et de ce fait parodique, de tous les genres tragiques (les Clowns de l'Éden, 1974).