Abu l-Faradj Abd al-Rahman Ibn al-Djawzi
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Traditionniste et écrivain arabe (Bagdad 1126 – 1200).
Auteur prolifique (on lui attribue plus de 400 ouvrages), homme de religion, mais aussi de lettres, il a consacré sa vie au savoir sans presque jamais avoir quitté sa ville natale. Ceux de ces écrits qui se rapportent à la littérature arabe, bien qu'ils soient pour la plupart des compilations, se distinguent par leur subtilité, ainsi que par une volonté marquée de distraire le lecteur autant que de l'assagir, au sens à la fois le plus profond et le plus banal du terme. Ses trois livres sur les ziraf (les raffinés), les adhkiya' (les astucieux) et les humqa (les sots) fournissent des centaines d'anecdotes, classées par ordre chronologique ou par ordre d'importance des protagonistes, et pour la plupart fort amusantes. Leur humour, ici, se rattache en premier lieu à une défaillance logique. La faiblesse intellectuelle, la bêtise, le ridicule, tout ce qui va à l'encontre du bon sens est mis en avant – et c'est l'un des aspects les plus intéressants de ces textes – indépendamment de toute considération dogmatique (comme pour la célèbre anecdote du Cadi et du voleur). En revanche, dans son ouvrage consacré à l'amour, le Dhamm al-hawa (Blâme de la passion), Ibn al-Djawzi se montre plus sceptique quant à l'accord avec la raison, mais aussi avec la religion, de la passion amoureuse, et plus généralement d'une expression excessive du désir. Du coup, son traité fait valoir de nouvelles catégories de récit sur le thème de la patience et du mariage.