Abu Al-Ala al-Maarri

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Poète et prosateur arabe (Ma'arrat al-Nu'man, Syrie, 973 – id. 1057).

L'une des figures majeures de la littérature arabe classique, esprit libre et original, il a construit une œuvre très personnelle, marquée par une solide connaissance de la langue et de la culture de son époque. Sa poésie, d'abord relativement conventionnelle, manifeste, après sa retraite en 1010, sa capacité à jouer avec dextérité, voire délectation, des contraintes formelles, mais aussi sa volonté d'offrir une pensée critique, aux accents pessimistes, qui, pour certains, va à l'encontre du dogme. Dans l'un de ses ouvrages en prose rimée, dont nous ne possédons aujourd'hui qu'une partie, on a cru voir une tentative pour faire pièce au Coran... C'est que l'homme de lettres sembe être aussi un homme de résistance, rejetant le monde, refusant de se nourrir de la chair des autres créatures. Son ouvrage le plus célèbre, la Risalat al-ghufran (Épître du pardon), est un savoureux voyage dans l'au-delà, qui a su garder jusqu'à aujourd'hui un charme indéniable pour sa verve et son ironie.