Émile Littré
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Médecin, philosophe, lexicographe et homme politique français (Paris 1801 – id. 1881).
Interne des hôpitaux, il abandonna la médecine pour l'étude du grec, du sanskrit et de l'arabe. Il fonda (1837) un journal médical, tout en entreprenant une traduction des Œuvres d'Hippocrate (1839-1861). Élu en 1838 à l'Académie des inscriptions, il fut chargé, après la mort de Fauriel (1844) de poursuivre l'Histoire littéraire de la France. Devenu le disciple passionné d'Auguste Comte, qu'il n'abandonna (1852) que lorsque son système tourna au mysticisme, Littré fit rapidement figure de chef du positivisme (De la philosophie positive, 1845 ; Paroles de philosophie positive, 1859 ; Auguste Comte et la philosophie positive, 1863) dont il appliqua les principes à la linguistique en élaborant son fameux Dictionnaire de la langue française (1863-1873) et une Histoire de la langue française (1862). Sa méthode diachronique régressive propose un extraordinaire voyage dans le temps et les textes. Il créa en 1867, avec Wyrouboff, la Revue de philosophie positive. Député de la Seine (1871), sénateur inamovible (1875), il fut au cœur de toutes les luttes pour la république et la liberté de pensée : son élection à l'Académie française en 1871 provoqua la démission de Mgr Dupanloup. Il est aussi l'auteur d'une étude sur la Poésie homérique et l'ancienne poésie française (1847), d'une traduction (1848) de l'Histoire naturelle de Pline, et l'éditeur (1857) des œuvres d'Armand Carrel.