Uranistes et Jobelins

Nom de deux partis précieux entre lesquels s'éleva, dans les années 1648-1649, après le décès de Voiture (1648), une querelle littéraire qui divisa les beaux esprits « de la Cour et de la ville ».

Groupés autour de la duchesse de Longueville et de la duchesse de Montausier (Julie d'Angennes), les Uranistes tenaient le Sonnet d'Uranie, de Voiture, pour un chef-d'œuvre absolu ; présidés par le prince de Conti, frère de Madame de Longueville, les Jobelins, comme Mademoiselle de Scudéry, leur opposaient le Sonnet de Job, de Benserade (1648), qui ambitionnait de succéder à Voiture comme arbitre du bon goût et du beau langage. Outre les noms déjà cités, les antagonistes les plus connus de cette querelle, qui se développa au milieu des combats, autrement plus tragiques, de la Fronde, furent Jean-François Sarasin, Chapelain, Desmarets de Saint-Sorlin et Guez de Balzac, qui consacra une dissertation de vingt pages à la défense de Voiture. Pierre Corneille échappa à cette querelle en répondant « en Normand ».