The Sex Pistols

Groupe britannique de punk formé en 1975 à Londres par John Lydon, alias Johnny Rotten (chant), Steve Jones (guitare), Paul Cook (batterie) et Glen Matlock puis Sid Vicious, mort en 1979, (basse).

C'est Malcom McLaren, gérant avec Vivienne Westwood de la boutique branchée SEX sur King's Road à Londres, qui a l'idée de monter un groupe modelable et révolutionnaire. Après quelques essais avec Paul Cook et Steve Jones (The Swankers) et la tentative de rattraper la carrière des New York Dolls, il trouve en 1975 le chanteur idéal : John Lydon, un voyou malingre et teigneux. Il est rebaptisé Johnny Rotten (pourri). Leur premier concert a lieu le 6 novembre. Leur violence scénique est, pour certains, une révélation (Joe Strummer dissout aussitôt son groupe pour faire du punk avec les Clash). Avant même d'avoir enregistré un disque, les Sex Pistols se retrouvent chefs de file du mouvement punk naissant, notamment lors du premier festival punk de Londres au 100 Club en septembre 1976 auquel participe un certain Sid Vicious, alors batteur de Siouxsie and The Banshees.

Les Sex Pistols signent chez une major malgré leur réputation sulfureuse, ils font la promotion de leur premier single Anarchy In The UK à la télévision. Rotten et sa bande, le Bromley Contingent (un groupe de fans, hirsutes, arborant des vêtements déchirés et des épingles de nourrice) insultent copieusement l'animateur du talk show. Le scandale est national et les Pistols font la une de tous les journaux. Leur contrat est annulé. Glen Matlock, jugé trop mou par les autres, quitte le groupe. Il est remplacé par Sid Vicious, dangereux délinquant, qui s'improvise bassiste. Après un nouveau contrat, rompu quasiment dans la foulée, les Pistols sortent à quelques jours du jubilé de la reine Élisabeth, le scandaleux God Save The Queen, attaque de la royauté (comparée à un régime fasciste) et apologie du « no future ». Le scandale est total quand les Pistols tentent d'entonner leur hymne sur un bateau naviguant sur la Tamise face à Westminster. La plupart des membres du groupe se font arrêter. Pourtant interdit sur les ondes, le disque s'arrache. De même que Pretty Vacant et Holidays In The Sun, les singles qui précèdent la sortie de leur premier (et unique) album Never Mind The Bollocks… Here's The Sex Pistols. En dépit du refus de nombreux magasins de présenter le disque (Bollocks signifie « couilles »), il arrive directement au sommet du classement des ventes d'albums outre-Manche.

En janvier 1978, les Sex Pistols partent pour une tournée américaine. Les problèmes d'ego de Rotten et de McLaren et les addictions de Sid Vicious créent de vives tensions. Ils donnent leur dernier concert le 14 janvier au Winterland de San Francisco dans le chaos le plus total. La suite est une série de coups commerciaux et de faits divers sordides : Cook et Jones fricotent à Rio avec Ronnie Biggs, célèbre bandit anglais (ils enregistrent le douteux No One Is Innocent), Johnny Rotten redevient Lydon pour Public Image Limited (PiL), groupe post punk assez réussi, McLaren poursuit ses affaires avec les membres rescapés dans un film la Grande Escroquerie du rock'n'roll. Quant à Sid Vicious, il multiplie les overdoses et mène une vie dissolue avec sa compagne, Nancy Spungen, elle aussi toxicomane. Un de ses derniers titres est une reprise calamiteuse de My Way (Comme d'habitude). Le 11 octobre 1978, on le retrouve au Chelsea Hotel de New York, complètement hagard, à côté du corps sans vie de Nancy, poignardée. Arrêté pour meurtre, il est placé en centre de désintoxication. McLaren paye une caution pour le faire libérer. Le 2 février 1979, Vicious meurt d'une overdose d'héroïne. En 1986, cette tragique histoire est portée à l'écran dans le film Sid and Nancy.

Depuis 1996, le groupe se reforme régulièrement pour des tournées, toujours marquées par le cynisme de Rotten qui déclare : « il y a sûrement encore un peu d'argent à voler ».