The Beach Boys
Groupe américain de pop et de rock créé en 1961 à Los Angeles par Brian Wilson (chant, composition), Carl Wilson, Dennis Wilson, mort en 1983,, Mike Love et Al Jardine.
Musicien surdoué et visionnaire, Brian Wilson apprend le chant en harmonie à ses frères Dennis et Carl, leur cousin Mike Love et leur voisin Alan Jardine dans la maison familiale de Hawthorne, à Los Angeles. Sous la houlette d'un père violent rêvant de célébrité, Murray Wilson, les cinq garçons répètent les premières compositions de Brian, successivement sous le nom de The Pendletones, Carl and the Passions et The Cadets, avant d'enregistrer un hymne au surf, la passion de Dennis, Surfin', qui connaît un succès local puis national. Le groupe signe chez Capitol et enchaîne une série de tubes célébrant la plage, les planches et les filles : Surfin'Safari, 409, Surfin'USA, Shut Down, Surfer Girl, Little Deuce Coupe, Be True To Your School, In My Room, Fun, Fun, Fun, I Get Around, Don't Worry Baby, Do You Wanna Dance, Dance, Dance, Dance, California Girls, Help Me Rhonda, Barbra Ann ….
Fatigué par le stress, la dépression et ses problèmes d'audition (il a perdu un tympan à l'âge de trois ans après avoir été jeté contre un mur par son père), Brian Wilson délaisse la scène pour se consacrer à l'écriture : trois albums par an entre 1962 et 1965, dont il signe les trois quarts des morceaux, sans compter ceux qu'il écrit pour d'autres. Le groupe entame une compétition amicale et créatrice avec les Beatles qui commencent à envahir leur terrain, l'Amérique. Quand les Beatles sortent Rubber Soul, Brian Wilson est tellement estomaqué qu'il réplique avec Pet Sounds en 1966. L'album est un chef d'œuvre, aujourd'hui considéré comme un monument et aux dires de Paul McCartney, il a largement influencé l'écriture de Sergeant Pepper's des Beatles. Mais malgré trois tubes (Sloop John B, Wouldn't It Be Nice et God Only Knows), il est relativement boudé par le public. L'amertume est grande pour Brian et les autres Beach Boys sont inquiets. Cependant, le groupe sort un nouveau single Good Vibrations, classique incontournable des années 1960 et gigantesque numéro un mondial.
Fin 1966, Brian Wilson s'enferme en studio et passe des nuits entières sur son projet ultime Smile, « une symphonie adolescente à Dieu ». La folie s'installe et, complètement angoissé et bourré de stupéfiants, Brian Wilson perd pied, détruit une partie des bandes, n'achève pas les morceaux, et disparaît de la circulation pour de longues années. Smile devient le plus mythique album fantôme de l'histoire du rock.
Un Smile édulcoré et inachevé sort pourtant en 1967, mais les Beach Boys ratent le tournant du « Summer of Love » et continuent d'accrocher quelques tubes rétrogrades et passéistes. Les talents de compositeur de Dennis Wilson émergent cependant avec Sunflower en 1970 mais le succès n'est pas au rendez-vous. Les Beach Boys ne vont plus enregistrer de 1973 à 1976 se contentant de tournées en compagnie d'Elton John et de Chicago et d'opérations de « revival nostalgique ». Les tentatives de retour de Brian Wilson au milieu des années 1970 sont des échecs : malade, reclus, obèse, il s'abandonne à l'emprise de son psychanalyste, le controversé docteur Eugene Landy. Après un album solo remarquable, Pacific Ocean View, Dennis Wilson quitte le groupe et meurt noyé en 1983, à quelques mètres de son voilier.
Au cours des années 1980, les Beach Boys renouent enfin avec le succès avec le single Kokomo qui reste sans suite. S'en suivent d'interminables procès opposant Mike Love à Brian Wilson. Émergeant de sa torpeur, Brian sort quelques albums solos aux débuts des années 1990, mais c'est son autobiographie Wouldn't It Be Nice ? qui devient best-seller de l'année 1994. En 2004, Brian sort enfin son album Smile, entièrement réenregistré avec de nouveaux musiciens.