Soft Machine

Groupe britannique de rock progressif formé en août 1966 à Canterbury par Mike Ratledge (claviers), Robert Wyatt (batterie), Kevin Ayers (basse, chant), Larry Nolan (guitare) et Daevid Allen (guitare, chant).

Quand Mike Ratledge quitte le groupe au début de 1976, il n'y a plus un seul membre de la formation d'origine. Et pour cause… Soft Machine a quelque peu servi de moule — à l'instar de Magma, en France — à de nombreuses « pointures » du rock anglais. Il suffit de jeter un œil sur l'arbre généalogique offert dans la compilation Triple Echo pour mesurer l'impact que la Machine molle (en hommage à William Burroughs) eut sur les années 1970 … Remarqué à la Biennale de Paris en 1967 pour la création des musiques d'Ubu Cocu (A. Jarry) et du Désir attrapé par la queue (P. Picasso), ils s'embarquent pour les États-Unis, assurant une tournée de six mois aux côtés de Jimi Hendrix, qui les encouragera à enregistrer leur premier disque. Du printemps à l'été 1968, on y retrouve même Andy Summers, futur guitariste de Police, et, à l'occasion de la sortie de leur deuxième album (Soft Machine Volume Two) avec Hugh Hopper à la basse, Soft Machine reçoit la « Grande Gidouille du Collège de Pataphysique » … Ils vivaient à l'époque en communauté dans un ancien torpilleur amarré non loin du quai d'Orsay ! Le départ de Robert Wyatt, après le troisième album (Third, 1970), en septembre 1971, pour fonder son propre groupe, Matching Mole (anglicisation de la traduction française de Soft Machine), met fin au côté dadaïste et humoristique de la formation. Celle-ci prend sous la coupe de Mike Ratledge une tournure plus empruntée, plus intellectuelle et plus jazzy… Après le départ de Ratledge, les nouvelles moutures ne réussiront pas à s'imposer, malgré les superbes prestations du guitariste Allan Holdsworth (Ban Ban Caliban dans l'album Softs, 1976), et le groupe finira par se diluer au début des années 1980 ….