AC/DC

Groupe australien de hard-rock formé en 1973 à Sydney autour de Malcolm Young (guitare rythmique) et Angus Young (lead guitare), rejoints par Bon Scott, mort le 1980, remplacé par Brian Johnson (chant).

« Pas de panneau stop, pas de limitation de vitesse, personne ne me fera ralentir… Je suis sur l'autoroute de l'enfer » (extrait de Highway To Hell). La famille Young peut être fière de sa progéniture : tous ses rejetons aiment le rock and roll. Lorsqu'elle quitte l'Écosse, en 1963, pour aller chercher fortune en Australie, le ver est déjà dans le fruit. Alex, l'aîné, joue de la guitare. George, bon second, monte un des meilleurs groupes australiens du moment, les Easybeats. Derrière, Malcolm et Angus, les petits derniers, piaffent déjà en s'escrimant sur des guitares. En 1973, les deux frères montent le groupe AC/DC (abréviation pour le courant électrique continu ou alternatif, et expression plus argotique signifiant en gros « à voile et à vapeur ») et donnent quelques concerts de rodage dans les pubs de Sydney (le circuit rock de la ville). Leur formidable machine à produire un hard boogie électrocuté est vite opérationnelle avec l'arrivée d'un autre émigrant écossais à la voix suraiguë, le chanteur Bon Scott.

Le rock des antipodes. Dès le premier album, High Voltage (sorti en Australie en 1974), ils annoncent la couleur : hurlements à la Led Zeppelin et riffs de guitare frénétiques viennent secouer une base blues immuable, pâteuse, et terriblement efficace. Le tout est inimitablement produit par George Young et un de ses complices, Harry Vanda, dont les débuts derrière les consoles seront suivis de nombreux exploits (la production Wanda et Young deviendra durant les années 1970 et 1980 une référence bien au-delà des limites de l'Australie). La pochette de ce premier disque impose aussitôt l'image d'un Angus Young déguisé en collégien (on le voit avec une casquette vissée sur le crâne, en culottes courtes, un cartable dans le dos). Désormais, notre guitariste virtuose ne lâchera plus cette panoplie et en fera sur scène un de ses « gimmicks » les plus sûrs. D'emblée, avec High Voltage, puis en 1976 avec Dirty Deeds Done Dirt Cheap, AC/DC se taille à travers l'Australie la réputation d'un des meilleurs groupes de hard-rock du moment (cette terre de pionniers cultive volontiers, à travers des groupes comme Rose Tattoo, par exemple, un goût prononcé pour une musique brutale et bruyante). Mais il faudra attendre 1977 et l'étonnant Let There Be Rock pour que, en pleine vague punk, AC/DC envahisse le monde avec ces hymnes sous tension. Malgré des albums inégaux (le très discutable Powerage en 1978, et l'excellent Highway To Hell un an plus tard), AC/DC devient vite un des groupes préférés des fans (fort nombreux à l'époque) du heavy metal. La mort de Bon Scott, le 20 février 1980 (à la suite d'un excès d'alcool), menace un instant l'avenir de ce groupe prodige.

Increvables. Mais avec son remplacement par Brian Johnson (un rude gaillard au timbre aigu assez comparable à celui de son prédécesseur), AC/DC repart de plus belle grâce à Back In Black (1980) ou For Those About To Rock (1981), accumule les pole positions dans les charts et devient l'attraction favorite des grands festivals de hard-rock anglais (Donington) comme des stades américains. L'extinction progressive du genre, à partir de la deuxième moitié des années 1980, n'affectera que très peu ce groupe décidément hors pair : AC/DC continue comme si de rien n'était malgré les changements de mode, resigne un hit en 1990 avec l'époustouflant Thunderstruck, puis triomphe à nouveau en 1995 grâce à un de ses plus implacables albums, Ballbreaker. À croire que le hard boogie est décidément increvable.

Une carrière qui force le respect. Increvables et toujours bon vendeurs, puisqu’en 1997 l’album Back In Black est certifié multi-platines (16 millions de ventes ; deuxième plus grosse vente de disque de hard-rock aux États-Unis). Le groupe continue ses tournées mondiales et fait un arrêt en studio le temps de graver le musclé Stiff Upper Lip, qui sort en 2000. La même année également, les frères Young, Angus et Malcom, sont présents à l’inauguration d’une rue portant le nom de leur groupe, à Madrid. Et, comme pour couronner cette carrière exemplaire, AC/DC est introduit au Hollywood Rock Boulevard et les musiciens laissent leurs empreintes sur le trottoir du célèbre Guitar Center. Le dernier album du groupe, Black Ice, sort en 2008. Cet album, au son blues rock, scelle les retrouvailles du groupe avec son public après être resté huit ans sans sortir d’album studio. Après plus de 35 ans de carrière, le groupe, devenu une légende, transcende toujours les genres et les générations et est sans conteste l’un des meilleurs groupes de l’histoire du rock’n’roll.

En septembre 2014, le groupe annonce le départ, pour raisons de santé, de son guitariste et membre fondateur, Malcom Young. Il est remplacé par son neveu, Stevie Young.