Libertines

Groupe britannique de rock formé en 2001 à Londres par Carl Barat (chant, guitare), Pete Doherty (chant, guitare), Gary Powell (batterie) et John Hassall (basse).

Pour certains, ils ont refait en quelques années une version raccourcie de « la plus grande escroquerie du rock'n'roll », pour d'autres, ils sont un condensé d'authenticité et d'urgence, de nouveaux messies. Ce qui est certain, c'est que les Libertines ont rapidement marqué les esprits de tout amateur de musique rock, bien plus que les Strokes, Hives et Vines, de la même génération, auxquels on les compare régulièrement.

Le groupe signe avec Rough Trade en décembre 2001 et un premier album, Up the Bracket, paraît en mars 2003. Les critiques sont élogieuses, sans plus, mais ce sont surtout les prestations scéniques du quatuor qui vont déchaîner les foules, et leur aptitude à remplir les pages faits divers des tabloïds qui va leur garantir une popularité rapide. Juin 2003, Pete Doherty disparaît de la circulation, alors que le groupe est censé tourner dans toute l'Europe ! Ses trois compères ne se démontent pas et assurent les concerts, sans sourciller, pendant que Doherty réapparaît, prenant la liberté de monter un autre groupe, qu'il nomme The Libertines également ! Ça ne dure qu'un temps et ces « nouveaux Libertines » deviennent Babyshambles. Le mois suivant, le Libertine démissionnaire est arrêté alors qu'il profite de l'absence prolongée de Carl Barat (en tournée japonaise) pour entrer en effraction dans son appartement et lui dérober un ordinateur, ainsi qu'un harmonica et une vieille guitare ! L'on s'incendie, par interviews interposées, pendant que l'album continue son petit bonhomme de chemin : en août, « Don't Look Back Into the Sun » est un énorme hit en Angleterre. Doherty plaide coupable, lors de son audience, en septembre, et en profite pour confesser son addiction au crack et à l'héroïne, la sentence tombe : six mois de prison, qui passeront à deux en appel. Il retrouve l'air libre début octobre et c'est le line-up complet des Libertines, qui assure un concert pour les 25 ans de son label, à la fin du même mois. Quelques dates locales permettent de boucler l'année, sans grand tapage, et le groupe débute 2004 de façon studieuse, composant et enregistrant de nouvelles chansons, en France.

Split express. Trois concerts archi-complets sont ensuite assurés au mythique Brixton Academy de Londres ; pendant le dernier, Doherty explose une guitare et disparaît avant la fin du show ! En avril sort le premier single éponyme de ses Babyshambles, en tirage très limité, et le mois suivant le guitariste fait à nouveau parler de lui, avec la fin de son programme de désintoxication. Les ennuis ne tardent pas à réapparaître, sous la forme d'annulations diverses (île de Wright, Glastonbury ou encore le Meltdown Festival créé par Morrissey) et personne n'est surpris d'apprendre qu'un Libertine intérimaire a été recruté en la personne de Anthony Rossomando. Pendant ce temps-là, Doherty tente un nouveau programme de désintoxication, dans un monastère en Thaïlande, qu'il quitte pour Bangkok après quelques jours. Il est ensuite à nouveau arrêté par la Police de sa Majesté, pour possession d'arme offensive (un couteau !) et plaide une fois de plus coupable. Retour à la musique, avec la sortie tonitruante du single avant-coureur « Can't Stand Me Now », qui inonde les radios du monde entier, en août 2004, peu avant la sortie, très acclamée, du second album, sans nom, en septembre. Les mois d'octobre et de novembre sont passés sur la route, les Libertines écumant les scènes européennes et nord-américaines, pendant que Doherty se concentre sur Babyshambles et l'Angleterre. Le 17 décembre, à l'occasion d'un concert privé en France, en compagnie de P. J. Harvey, les Libertines au grand complet annoncent l'arrêt du groupe…